Le chrétien et l'argent

En cette période de crise notamment, le chrétien ne doit-il pas s’interroger sur ses rapports avec l’argent ?
Quelle attitude peut-il avoir face à l’argent ? Certes, tout chrétien n’a pas nécessairement le charisme
d’un saint François d’Assise et le désir de vivre dans la plus stricte pauvreté en mendiant son pain
quotidien. L’Évangile prône une vie sinon dans la pauvreté absolue, du moins dans le détachement des
biens matériels. La question de l’argent se pose, un jour ou l’autre à tout chrétien. Sur ce sujet qu’il me
soit permis de narrer un souvenir personnel concernant une remarque faite par l’Abbé Pierre lors d’une
conversation au cours d’une visite que nous lui avions faite à l’abbaye de Saint Wandrille où il résidait
alors en Normandie. Il nous disait que le chrétien ne doit pas culpabiliser s’il est riche… à condition que
son argent soit utilisé au bénéfice d’autres hommes et non pas jalousement conservé dans une cassette
comme Harpagon. L’abbé Pierre nous disait « dépensez votre argent de façon à ce qu’il puisse donner du
travail à d’autres hommes. » Ainsi, pour l’ Abbé Pierre la réponse du chrétien à la question de son rapport
à l’argent dépend de l’utilisation qu’il fait de ce dernier. La parabole des talents (Mat. 25, 13-30) est
souvent interprétée comme l'illustration d'un principe de responsabilité : elle nous dit de faire fructifier ce
que Dieu nous a confié et qui ne nous appartient pas. Celui qui a reçu le plus doit faire le plus. Il a une
plus grande responsabilité puisqu'il lui a été beaucoup confié. L’argent n’est pas mon bien, je n’en suis
que le gestionnaire, et j’aurai des comptes à rendre comme le gérant habile de la parabole (Luc 16.1-18).
1 - Quels sont les fondements de notre attitude?
Ils sont d’abord et surtout dans l’Évangile : « Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les
autres. » (Jn 13, 34). « Jésus lui dit : Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes donne le aux
pauvres et tu auras un trésor dans les cieux. Puis viens et suis moi. » (Mt 19, 21). Ces fondements se
situent aussi dans les orientations que nous ont données nos derniers papes. Ils citent souvent : amour,
charité, générosité, justice, solidarité, fraternité, mots clés, spécifiquement chrétiens, et fondements de
notre attitude face à l’argent. Benoît XVI dans ses récentes encycliques notamment dans « Caritas in
veritate » a lui-même développé ces concepts qui doivent être à la base de nos relations avec nos frères et par voie de conséquence de notre comportement avec l’argent. Il écrit entre autres : « L’amour
 « caritas » – est une force extraordinaire qui pousse les personnes à s’engager avec courage et générosité dans le domaine de la justice et de la paix » (§ 1). « La charité est amour reçu et donné » 
(§ 5). 
La charité dépasse la justice, parce que aimer c’est donner, offrir du mien à l’autre ; mais elle n’existe jamais sans la justice qui amène à donner à l’autre ce qui est sien, c’est-à-dire ce qui lui revient en raison de son être et de son agir… la charité exige la justice… la charité dépasse la justice et la complète dans la logique du don et du pardon. » (§ 6). « Le principe de gratuité et la logique du don, comme expression de la fraternité, peuvent et doivent trouver leur place à l’intérieur de l’activité économique normale » 
(§ 36). « La solidarité signifie avant tout se sentir tous responsables de tous » (§ 38).
Dieu est amour. La fraternité, bien qu’elle soit une de nos devises républicaines, est d’abord
chrétienne puisque c’est parce que nous sommes fils de Dieu que nous sommes frères. La générosité est
don gratuit, elle n’attend rien en retour, comme le Christ qui s’est donné par amour et gratuitement pour
nous sauver. C’est une inclination du coeur.
Si nous croyons que ces mots ne sont pas vides de sens, notre attitude chrétienne doit consister à
s’engager d’une manière ou d’une autre, vers la vie économique en essayant de les mettre en pratique.
Comment pouvons-nous nous engager dans la sphère de la vie quotidienne sans tomber dans l’utopie ou l’angélisme?
2 - Quelle peut alors être notre attitude ?
La lecture récente d’un livre1 que je vous conseille vivement de lire m’a à nouveau interrogé sur les liens
et le comportement qu’il peut y avoir avec l’argent et a inspiré en grande partie les lignes qui suivent.
Jean-Paul Vigier distingue les domaines touchant, plus ou moins selon notre situation personnelle, notre
vie quotidienne, en particulier : la consommation responsable, le commerce équitable, l’agriculture
responsable et la finance éthique et solidaire pour chacun desquels nous pouvons nous interroger :
comment les vivre en chrétien ?
- La consommation responsable et le commerce équitable. Il convient d’abord de s’interroger sur nos
habitudes de consommation. Nous sommes dans une société où la consommation est poussée à l’extrême et où la publicité nous incite à consommer plus qu’il n’est nécessaire. Autrefois relation humaine
d’échange, le commerce est devenu un enjeu de profit et de pouvoir lié à la spéculation. Alors, avant de
dépenser, il vaut mieux réfléchir : qu’acheter, pourquoi et comment ? Avant d’acheter, demandons-nous
si le prix le plus bas n’est pas la conséquence d’une fabrication qui permet ce prix parce qu’elle est peu
respectueuse des droits humains et de la nature, comme ce peut être le cas non seulement dans les pays en développement, mais aussi en Europe. Les prix bas peuvent résulter de conditions de vie inhumaines
voire d’esclavage pour les producteurs et la production avoir des conséquences catastrophiques pour
l’environnement (social, économique, culturel, écologique). Chrétiens nous avons à nous demander si les
droits humains et de la nature sont respectés. Nous avons à réfléchir pour modifier nos choix et nos
habitudes afin de ne pas devenir complices de telles pratiques. Si nous sommes nombreux à modifier nos
comportements en fonction de notre éthique nous pouvons changer les pratiques de production et
commerciales : dans le monde, un homme sur trois est chrétien. Les chrétiens représentent 2 milliards de
personnes, leur attitude peut changer le monde. Devenons « consomm'acteurs ». Prenons conscience de la nécessité de payer un prix juste pour rétablir l'équilibre entre le Nord et le Sud. Lorsque nous achetons,
essayons de ne pas seulement regarder le prix, mais encore si ce produit assure une juste rémunération au producteur et s’il a une signification sociale et solidaire. Paul VI avait écrit : « l’économie est au service
de l’homme » (Populorum progressio § 26) ; elle n’a donc pas pour finalité le profit au bénéfice de
quelques privilégiés, mais d’instaurer des relations justes et durables entre partenaires économiques.
- L’agriculture responsable est celle qui favorise les échanges de proximité et la qualité biologique des
produits. En France, au niveau national et dans beaucoup de régions, il existe les AMAP - Associations
pour le maintien d'une agriculture paysanne - destinées à favoriser l'agriculture paysanne et biologique
qui a du mal à subsister face à l'agro-industrie. Le principe de ces associations est de créer un lien direct
entre paysans et consommateurs, qui s'engagent à acheter la production de celui-ci à un prix équitable et
en payant par avance. Si, dans votre environnement immédiat, vous ne trouvez pas d'AMAP
correspondant à vos besoins, créez-là 2! Plus simplement peut-être nous pouvons essayer d’acheter les
productions locales avec le double avantage de faire vivre producteurs et artisans locaux et de limiter les
pollutions liées au transport. Pour notre santé et celle de notre planète, il est également souhaitable
d’acheter des produits ayant un label indiquant une culture ou une production biologique. Il est vrai que
les prix des produits biologiques sont un peu plus chers, mais ils baissent et, plus il y aura de demande,
plus l’offre se diversifiera et plus les prix baisseront. Il s’agit surtout de réfléchir pour acheter, non pas
nécessairement en fonction du prix, mais de la signification sociale et solidaire du produit.
- La finance éthique et solidaire. Quand on sait qu’il y a en France 4.500.000 pauvres3, il est évident que
beaucoup, non seulement n’ont pas d’économies, mais n’ont même pas ce qu’il faut pour vivre
décemment. En France, le mal-logement, loin de régresser, s’est développé et profondément enraciné.
Selon le dernier rapport de la Fondation Abbé Pierre sur le mal-logement4 : 3,6 millions de personnes sont non ou très mal logées. Dans notre pays, beaucoup d’appartements sont vides et la différence entre les plus pauvres et les plus riches ne cesse de s’accroître. Ces derniers sont d’autant plus concernés par une gestion juste et équitable de leurs économies qu’ils sont des privilégiés. La première question qu’ils ont à se poser est de savoir comment leur banque utilise l’argent qu’ils y ont en dépôt : y est-il exploité de
façon éthique, sur quelles valeurs reposent leurs placements ? Il faut savoir qu’il existe une finance
éthique et solidaire à laquelle chacun peut s’intéresser pour, éventuellement, y investir en fonction de ses
possibilités.
Dès lors, il s’agit d’abord de choisir son mode de placement. Le choix doit se porter sur des placements
dits « éthiques ou des investissements socialement responsables »5 qui ne se contentent pas de critères
financiers, mais qui y ajoutent des critères sociaux. Naturellement, tout un chacun ne peut pas
s’improviser « banquier ». Il convient de s’informer avant de choisir la façon d’utiliser son argent dans un
éventuel placement. Il existe des organismes susceptibles de conseiller dans le domaine de la finance solidaire : « l’association Finansol (www.finansol.org) qui garantit par un label près de quatre-vingt
produits financiers solidaire »6. Il devient alors possible de placer son argent de façon solidaire, et
qu’ainsi, il soit utile à d’autres. Le chrétien se retrouve ici face à la responsabilité soulevée dans la
parabole des talents évoquée plus haut (Mat. 25, 13-30)7.
 
Conclusion
Jésus a fixé le cadre de l'argent et des richesses dans nos rapports avec Dieu et avec les autres ; ses paroles nous permettent d’échapper aux pièges de l'argent, de nous libérer de son emprise, mais aussi de savoir l'utiliser convenablement sous le regard de Dieu. Jésus nous dit : « Gardez-vous avec soin de toute
avarice; car la vie d’un homme ne dépend pas de ses biens, fût-il dans l’abondance » (Luc 12,15).
« L’homme ne se nourrit pas seulement de pain mais aussi de toute parole sortant de la bouche de Dieu »
(Luc 4,4). Il nous invite à aller non seulement au-delà de l’argent, mais de tout ce qui est matériel pour
vivre de l’essentiel, la Parole de Dieu.
Nous voyons aussi comment Jésus a contesté les dons des pharisiens et a rendu hommage à une pauvre
veuve qui a donné de son nécessaire. « Jésus, ayant levé les yeux, vit les riches qui mettaient leurs
offrandes dans le tronc. Il vit aussi une pauvre veuve, qui y mettait deux petites pièces. Et il dit: Je vous le
dis en vérité, cette pauvre veuve a mis plus que tous les autres; car c’est de leur superflu que tous ceux-là
ont mis des offrandes dans le tronc, mais elle a mis de son nécessaire, tout ce qu’elle avait pour vivre »
(Luc 21.1-4). Avec cette pauvre veuve, l'offrande prend une autre dimension : celle de l'amour. C'est la
règle de l'offrande dans la Nouvelle Alliance : faire les choses par amour, par reconnaissance envers Dieu, par amour pour ceux qui sont nos frères.
 
Réferences littéraires:
1 Jean-Paul Vigier. Une finance solidaire et innovante. Lettre ouverte aux chrétiens qui veulent changer l’économie. Médiaspaul.151 p.
2 https://www.reseau-amap.org
3 En France, un individu peut être considéré comme "pauvre" quand ses revenus mensuels sont inférieurs à 795 ou 954 euros (données 2009) selon la définition de la pauvreté utilisée (seuil à 50 % ou à 60 % du niveau de vie médian). La France continue à s’enrichir. Le revenu médian augmente et donc avec lui le seuil de pauvreté.
4 WWW. fondation-abbe-pierre.fr/ Rapport mal logement 2012.
5 Jean-Paul Vigier, Op. cit ., p. 129.
6 Jean-Paul Vigier, Op. cit ., p. 129.
7 Sur ce thème voir aussi : Pierre Debergé, 1999 L'argent dans la Bible : ni pauvre ni riche. Paris, Nouvelle Cit. Dans ce livre, divers thèmes sont ainsi abordés : les richesses, les injustices sociales, le partage, les béatitudes, la pauvreté évangélique, le don, etc. L'argent est souvent considéré comme un sujet tabou. On dit aussi de lui qu'il corrompt. 
Mais pouvons-nous en rester à ce constat ? 
Et la Bible a-t-elle quelque chose de nouveau à nous dire sur ce sujet ? A ces questions, l'auteur répond en parcourant un grand nombre de textes bibliques.
 
 

 

                                                                

                                                                      Neuvaine pour la France         

Vierge Marie, 
Notre-Dame de France,
Accueillez nos cœurs d'enfants 
confiants en votre bienveillance.
Guidez les vers Jésus notre Sauveur,
pour recevoir de son Cœur les grâces
de sa divine miséricorde.

Nous vous présentons notre pays,
ses souffrances, ses troubles,
ses conflits,
mais aussi ses ressources
et ses aspirations.

Accueillez-les, purifiez-les, 
présentez-les à votre Fils
afin qu'Il intercède en notre faveur,
qu'Il oriente nos actions vers le Bien
et nous guide dans la Vérité.

Nous vous consacrons la France
dans la fidélité à l'espérance
et la force de l'Esprit Saint
reçues à notre baptême. Amen. 

 

Notre Père qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses,
comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous soumets pas à la tentation,
mais délivre-nous du Mal.

Amen

Je vous salue, Marie pleine de grâce ;
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes et Jésus,
le fruit de vos entrailles, est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l’heure de notre mort.

Amen.

Je vous salue Joseph, 

vous que la grâce divine a comblé,

le Sauveur a reposé dans vos bras et grandi sous vos yeux.

Vous êtes béni entre tous les hommes et Jésus, 

l’enfant divin de votre virginale épouse, est béni. 

Saint Joseph, donné pour père au Fils de Dieu, 

priez pour nous dans nos soucis de famille, de santé et de travail, 

jusqu’à nos derniers jours et daignez nous secourir à l’heure de notre mort. 

Ainsi soit-il !

 

 

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